Sois gentil te propose ton prochain page turner

Une première chronique de recommandations littéraires

Les vacances approchent pour moi, et pour vous aussi j’espère. Mais je parle de vacances et au fond, on s’en fout parce qu’il n’y a pas tant de bon moment pour se lancer dans sa prochaine lecture de page turner.

Parlant de ça, cette semaine, j’ai décidé de vous préparer une liste pas piquée des vers où vous trouverez mes meilleures recommandations littéraires qui absorbent littéralement l’âme. Ben, dans le bon sens du terme, on s’entend : dans le sens que les livres que je vous propose sont difficiles à déposer, disons-le comme ça.

Alors, je ne vous retiens pas plus longtemps dans cette introduction déjà trop longue et je vous dis : bonne lecture!

Pour plonger dans la littérature québécoise…

Une fiction simili-historique, 100 % féministe :

Perdre la tête

Heather O’Neill

(When We Lost Our Heads, version originale anglaise)

Thèmes : Amitié - Époque victorienne - LGBTQ+

Enfant gâtée et charismatique d’un baron du sucre, Marie Antoine est la reine des gamins du Mile doré. Jusqu’à ce jour de 1873 où elle fait la rencontre de la sombre et brillante Sadie Arnett. Elles se lient aussitôt d’une amitié tumultueuse qui les poussera vers des jeux de plus en plus dangereux, au point où on jugera nécessaire de les séparer.

Chacune de leur côté, les deux filles traversent leur adolescence, dansant entre innocence et dépravation. Pétillante et lumineuse, Marie Antoine recherche le plaisir et le luxe, tandis que Sadie plonge dans un Montréal misérable et malfamé où la classe ouvrière fomente une révolution. Toutes deux joueront un rôle inattendu dans les événements qui bouleverseront leur ville.

Que dire... Si je l'ai lu en 6 jours, c'est clairement parce que j'ai été aspirée par cette histoire si noire et si lumineuse à la fois. Ma porte d'entrée dans l'univers d'Heather O'Neill et dans ces thèmes tordus, féministes et grotesques. C’est une lecture franchement impressionnante : pour l’intrigue qui ne joue pas dans la simplicité, pour les personnages qui sont toutes et tous « trop » à leur manière, pour les croisements entre chaque histoire et pour la très bonne description de Montréal à la fin des années 1800.

Je ne sais pas quoi dire d'autre, en fait oui, j’aimerais vous inviter à tenter l’expérience de lecture en ne vous faisant pas trop d’attente et en vous laissant plonger dans cet univers grotesque et burlesque.

Et peut-être que comme moi, vous serez habitée longtemps par Sadie et Marie, et par leur amitié destructrice.

Le thriller qui m’a obsédé ce printemps :

Baignades

Andrée A. Michaud

Thèmes : Été - Suspense - Meurtre

Tout juste arrivés au camping du lac aux Sables, Max, Laurence et Charlie sont enchantés par la beauté des lieux et se promettent des vacances de rêve. Pendant que la petite Charlie court se baigner, ses parents ouvrent une bouteille et trinquent à l’été. Puis un incident survient, qui fait pâlir le soleil, suivi d’un deuxième incident tournant à l’engueulade. Dans sa colère, Max insiste alors pour repartir aussitôt. Mais il fait nuit, l’orage gronde, ils sont distraits et prennent la mauvaise direction, enfonçant leur énorme VR dans un étroit chemin forestier qui les mènera vers l’horreur.

Et je vous le dis… Vers l’horreur, littéralement. Ce roman est extrêmement percutant, puisqu’il explore les conséquences des choix qu’on fait et pousse cette notion jusqu’à l’extrême. J’ai cru constater en lisant les critiques sur Goodreads que plusieurs n’ont pas aimé la seconde partie, mais je ne suis pas d’avis. L'autrice nous transporte vers un autre type de suspense, celui du malaise, du traumatisme qui contamine tout le monde sur son passage.

Bref!! Si vous l’avez lu et que vous voulez me partager votre opinion là-dessus, je vous en supplie! Je pourrais en parler longtemps tant j'ai adoré. C'était mon premier Andrée A. Michaud, et ce ne sera pas le dernier.

Un thriller original qui vous tiendra au bout de votre chaise :

Furie

Myriam Vincent

Thèmes : Justicière - Comic Books - Féminisme - Thriller

Étudiante de jour, tueuse à gages la nuit, Marilyn n’exécute que des personnes ayant commis des crimes sexuels, portée par son désir de vengeance de sa grande amie, décédée à la suite de la dénonciation d’une agression et incapable d’obtenir justice grâce au système traditionnel. Si Marilyn excelle dans son métier dans la plus grande discrétion, sa solitude imposée devient difficile à tenir en reprenant ses études… Réussira-t-elle à venger son amie? Ses vies de justicière et d’étudiante « normale » sont-elles compatibles? Devra-t-elle faire un choix?

Roman aux accents de comic book féministe et à l’humour subtil, Furie explore cette figure du justicier tant prisée par les amateur.e.s de films de super-héros, avec ses zones d’ombre, ses dilemmes et la nécessité de maintenir une façade « normale ». On ne s’éprend de Marilyn et de ses causes qu’on estime justes qu’au détriment d’un malaise qui nous renvoie à nos propres valeurs morales : jusqu’où irait-on pour venger une amie ou sa propre fille face à son agresseur?

Écoutez, autour de moi, c’est unanime : tout le monde qui a lu Myriam est tombé en amour avec sa plume et sa manie de créer des romans page turner. Chacun de ses livre nous amène d’ailleurs dans un univers différent et nous plonge dans une thématique absolument fascinante. Son second livre, À la maison explore de son côté le paranormal, avec, encore une fois une touche de thriller.

Pour celles et ceux à qui ça ne fait pas peur de lire en anglais :

La lecture légère de l’heure :

Great Big Beautiful Life

Emily Henry

Thèmes : Romance - Ambition - Écriture

Le dernier roman d’Emily Henry, Great Big Beautiful Life, commence comme une biographie… et se transforme en tout autre chose. Deux écrivain·es (l’une, une optimiste invétérée qui attend son grand break et l’autre, un lauréat du Pulitzer aussi charmant qu’un pot de terre cuite), débarquent sur une île pour interviewer une femme aussi légendaire que mystérieuse : Margaret Ives, ex-héritière déchue, ancienne icône des tabloïds, disparue de la vie publique depuis des décennies.

Mais Margaret ne leur facilite pas la tâche. Elle leur accorde à chacun·e des morceaux différents de sa vie, interdiction formelle de comparer leurs notes. Pire (ou mieux) encore : une tension électrisante s’installe entre Alice et Hayden chaque fois qu’ils se croisent.

Et pendant que chacun tente de percer les secrets de Margaret, une autre histoire prend forme. Une histoire d’amour, peut-être. Ou de rivalité. Ou de reconstruction.

Pour lire du Emily Henry, il faut toujours s’attendre à une touche agréable d’humour et à des personnages attachants. Et dans ce dernier livre, tout ces éléments sont réunis pour notre plus grand plaisir.

Une lecture idéale si vous aimez les récits à tiroirs, les personnages brillamment imparfaits, et les pages qui tournent toutes seules.

Alors, qui aura le dernier mot ? Et surtout… qui a vraiment le droit de raconter l’histoire d’une autre ?

(En passant, si jamais vous cherchez à lire une vraiment bonne romance, je vous propose Funny story, qui était tout simplement impossible à déposer.)

Le thriller :

The God of the Woods

Liz Moore

Thèmes : Disparition - Mystère - Drame familial

Août 1975. Une monitrice de camp découvre qu’un lit est vide au réveil. Barbara Van Laar, 13 ans, s’est volatilisée dans la nuit. Et ce n’est pas une ado comme les autres : c’est la fille des propriétaires du camp — une famille puissante qui fait vivre toute la région.

Et surtout, ce n’est pas la première fois qu’un enfant Van Laar disparaît. Son frère aîné, lui aussi, s’est évaporé sans laisser de trace quatorze ans plus tôt.

Ce que Liz Moore tisse ici, c’est plus qu’un simple roman à mystère : c’est un drame familial rempli de secrets enfouis, de tensions de classe et de silences transmis de génération en génération. À travers les voix croisées d’un clan aussi fascinant qu’opaque, elle mérite vraiment son lauréat du meilleur livre Goodreads dans la catégorie Mystère et Thriller 2024.

Si vous aimez les sagas où chaque chapitre vous laisse avec un cliffhanger, ce livre-là devrait vous obséder autant que cette famille obsède tout le comté.

Une science-fiction soft

Klara and the Sun

Kazuo Ishiguro

(Klara et le soleil, traduit chez Gallimard)

Thèmes : Intelligence artificielle - Amitié - Résilience - Dystopie (légère)

Klara est un robot ultraperformant, créé pour tenir compagnie aux enfants et aux adolescents. Elle est exposée dans la vitrine d'un magasin d'où elle observe les passants en attendant d'être choisie. L'occasion se présente enfin mais l'humanoïde pourrait déchanter.

Une toute simple description d’un roman qui est pourtant rempli de complexité. Racontée par Klara, une AA (amie artificielle) conçue pour accompagner les ados, cette histoire a tout d’une fable douce-amère sur ce qui nous attend collectivement. La jeune fille dont elle s’occupe est brillante… mais malade. Et à travers les yeux naïfs et curieux de Klara, on entre dans un monde où les liens humains se désagrègent doucement, où l’intelligence artificielle prend de plus en plus de place, et où la notion même de ce qui fait de nous des humains vacille.

Ishiguro ne nous donne pas de leçon moralisatrice, il nous fait ressentir. Et c’est là que réside sa force : on ne lit pas ce roman avec la tête, mais avec le ventre. On en ressort un peu ébranlé·e, un peu plus conscient·e, et peut-être même un peu plus humain·e.

Petit rappel : Kazuo Ishiguro a reçu le prix Nobel de littérature en 2017 pour l’ensemble de son œuvre, saluée pour sa capacité à révéler, avec une grande force émotionnelle, le vide qui se cache sous nos liens supposément solides avec le monde. Rien que ça, t’sais. Et avec Klara et le Soleil, il prouve une fois de plus qu’il est maître dans l’art de faire trembler nos certitudes les plus intimes. Je pense aussi qu’une adaptation cinématographique du livre est en cours, si jamais ça peut vous motiver davantage.

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Bon!! Là-dessus, je vous en ai assez dit… Je vous laisse courir à la librairie, en espérant qu’une de ces lectures vous ait au moins inspiré à vous trouver une nouvelle lecture!

Et moi je retourne à mon tout premier romantasy, Fourth Wing. Je vous reviendrai probablement avec une chronique là-dessus.

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